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PLS: Réévaluation de l’érythritol (E 968) en tant qu’additif alimentaire.

Publié le:

Clause de non-responsabilité

  • Ce résumé en langage clair est une communication simplifiée de la réévaluation de l’érythritol (E 968) en tant qu’additif alimentaire par l’EFSA. L’avis scientifique complet de l’EFSA est disponible ici
  • Ce résumé simplifié vise à accroître la transparence et à informer les parties intéressées sur les travaux de l’EFSA à ce sujet au moyen d’un langage simplifié afin de présenter un résumé des principales conclusions.
     

Aperçu

  • L’érythritol (E 968) est un alcool sucré (polyol) utilisé comme édulcorant. Le règlement (UE) nº 231/2012 de la Commission européenne définit l’érythritol comme étant «obtenu par la fermentation d’une source d’hydrates de carbone par des levures osmophiles de qualité alimentaire sûres et adéquates, comme Moniliella pollinis ou Moniliella megachyliensis, suivie d’une purification et d’un séchage».
  • Le comité scientifique de l’alimentation humaine (SCAH) de l’UE at évalué la sécurité de l’érythritol en 2003 et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a émis d’autres avis relatifs à l’érythritol en 2010, 2013 et 2015.
  • Dans le présent avis, l’EFSA a réévalué la sécurité de l’érythritol. Ceci présentera un intérêt pour les décideurs politiques, les scientifiques, les médias, les exploitants du secteur alimentaire, les détaillants et le public.

Qu’a-t-on demandé à l’EFSA?

  • Dans le cadre d’un examen de la sécurité en cours, l’EFSA est en train de réévaluer la sécurité de tous les additifs alimentaires dont l’utilisation a été approuvée avant le 20 janvier 2009, ce qui inclut l’érythritol parmi d’autres édulcorants.
  • La Commission européenne a également demandé à l’EFSA d’envisager d’exempter l’érythritol de l’exigence d’étiquetage de mise en garde contre l’effet laxatif des aliments contenant 1.

Comment l’EFSA a-t-elle mené ces travaux?

  • L’EFSA a suivi des protocoles structurés [1] [2] , pour l’évaluation de la sécurité de l’érythritol, sur la base de critères et de méthodologies définis au préalable. Cette approche comprenait l’identification des effets nocifs potentiels de l’érythritol (identification des dangers), la détermination de la quantité minimale d’érythritol dans l’alimentation qui pourrait causer un préjudice à une personne en bonne santé (caractérisation des dangers) et l’évaluation du niveau d’exposition à l’érythritol dans la population de l’UE.

Quelles données ont été utilisées?

La réévaluation de l’érythritol est basée sur:

  • les précédents avis et documents de travail de l’EFSA et du CSAH;
  • les données sur l’érythritol recueillies auprès des parties intéressées en réponse aux appels à données de l’EFSA ;
  • une analyse documentaire des études sur l’érythritol publiées entre janvier 2002 et septembre 2023.

L’exemption de l’érythritol de l’étiquetage de mise en garde contre les effets laxatifs est basée sur:

  • les données soumises par le Centre de recherche et de développement (R&D) Cargill Europe, qui a présenté la demande d’exemption.

Quelles ont été les limites/incertitudes?

Les limitations et incertitudes suivantes ont été identifiées, mais elles n’ont pas affecté les conclusions sur la sécurité de l’érythritol:

  • L’ensemble des données analysées comprenait des études interventionnelles humaines avec un petit nombre de participants. Les études n’incluaient pas de participants de toutes les tranches d’âge.
  • Les évaluations de l’exposition aiguë et chronique contenaient diverses incertitudes, qui surestimaient probablement l’exposition à l’érythritol.
  • Certaines études épidémiologiques ont examiné le rôle de l’érythritol en circulation dans les maladies cardiovasculaires et les facteurs de risque connexes, mais il n’est pas certain que les niveaux en circulation de l’érythritol dans ces études reflètent l’exposition alimentaire résultant de son utilisation en tant qu’additif alimentaire.

Quels ont été les résultats et leurs implications?

  • Le processus de fabrication de l’érythritol à l’aide de levures non génétiquement modifiées (Moniliella pollinis souche BC ou Moniliella megachiliensis souche KW3-6) est sûr.
  • La seule impureté présente dans l’érythritol produit à l’aide du procédé de fabrication évalué était le plomb.
  • Il est recommandé d’abaisser la limite de la présence maximale de plomb dans l’érythritol, qui est actuellement de 0,5 mg/kg, afin de réduire la consommation de plomb par les consommateurs liée à l’utilisation de cet additif alimentaire.
  • L’érythritol ne nécessite pas de critères microbiologiques dans les spécifications de l’UE, car il est peu probable qu’il soit contaminé par des micro-organismes.
  • Les propriétés chimiques de l’érythritol font qu’il est généralement stable dans les aliments à différentes températures et à différents degrés d’acidité.
  • L’érythritol n’est pas génotoxique.
  • Il existe des preuves limitées mais cohérentes, bien qu’aucune étude à long terme, que l’érythritol n’affecte pas les niveaux de sucre dans le sang chez l’homme.
  • Les données actuelles ne permettent pas d’établir un lien (c’est-à-dire une relation de cause à effet) entre la consommation d’aliments contenant de l’érythritol et un risque accru de maladies cardiovasculaires et de facteurs de risque connexes. Néanmoins, des recherches supplémentaires pourraient être utiles pour clarifier la nature de l’association constatée dans certaines études d’observation.

En ce qui concerne l’étiquetage de mise en garde contre les effets laxatifs:

  • La dose sans effet nocif observé (NOAEL, no observed adverse effect level ) la plus faible de l’érythritol n’ayant pas provoqué de diarrhée dans les études chez l’homme était de 0,5 grammes par kilogramme de poids corporel.
  • Sur la base de cette NOAEL, une dose journalière admissible (DJA) de 0,5 grammes d’érythritol par kilogramme de poids corporel par jour a été définie afin de protéger contre l’effet laxatif immédiat de l’érythritol, mais aussi contre d’éventuels effets néfastes à long terme, secondaires à la diarrhée, tels que le déséquilibre électrolyte.
  • Dans tous les groupes de personnes, on estime que l’exposition tant aiguë que chronique à l’érythritol est supérieure à la DJA nouvellement définie. Les personnes qui consomment beaucoup d’érythritol peuvent ressentir des effets indésirables après une exposition unique ou répétée.
  • L’avertissement «une consommation excessive peut produire des effets laxatifs» est toujours valable.

Quelles sont les principales recommandations?

La Commission européenne devrait envisager de:

  • Demander des données plus détaillées sur la quantité d’érythritol présente dans les denrées alimentaires afin d’améliorer l’évaluation de l’exposition.
  • Modifier les spécifications de l’UE relatives à l’érythritol afin d’énumérer les micro-organismes autorisés pouvant être utilisés dans la fabrication de l’érythritol en tant que souche BC non génétiquement modifiée de Moniliella pollinis ou souche KW3-6 de Moniliella megachiliensis.
  • Abaisser la teneur maximale en plomb dans l’érythritol afin de réduire l’absorption de plomb par les consommateurs lors de l’utilisation de l’additif alimentaire.

Glossaire

Dose journalière acceptable (DJA): quantité estimée d’une substance présente dans les aliments ou l’eau potable qui peut être consommée durant toute la vie sans présenter de risque appréciable pour la santé. Elle est généralement exprimée en milligrammes de substance par kilogramme de poids corporel et s’applique aux substances chimiques telles que les additifs alimentaires, les résidus de pesticides et les médicaments vétérinaires.

Exposition aiguë: exposition unique ou de très courte durée à une substance, en général moins de 24 heures.

Exposition chronique: exposition de longue durée constante ou intermittente à une substance pouvant avoir une incidence sur la santé au fil du temps.

Évaluation de l’exposition: l’une des étapes clés de l’évaluation des risques, qui consiste à évaluer méticuleusement qui ou quoi a été exposé à un danger et à déterminer les quantités concernées.

Génotoxicité: degré à partir duquel une substance est capable d’altérer l’ADN d’un organisme vivant.

Danger: substance ou activité pouvant avoir des effets néfastes sur des organismes vivants ou des environnements.

Dose sans effet nocif observé (NOAEL): concentration ou quantité maximale d’une substance qui n’induit aucun effet nocif détectable dans une population qui y est exposée.

Polyol: composé contenant généralement plusieurs groupes alcooliques d’hydroxyl.

[1]  Revised protocol on hazard identification and characterisation (https://zenodo.org/records/7788969) (Protocole révisé sur l’identification et la caractérisation des dangers)
[2] Draft protocol for assessing exposure to sweeteners as part of their safety assessment under the food additives re-evaluation programme (Projet de protocole pour l’évaluation de l’exposition aux édulcorants dans le cadre de l’évaluation de leur sécurité au titre du programme de réévaluation des additifs alimentaires) (https://doi.org/10.2903/sp.efsa.2020.EN-1913, voir informations complémentaires)

Dossier connexe